Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 23 août 2014
S’ajuster à Dieu
Textes bibliques : Lire
Les textes bibliques de ce dimanche nous montrent les difficultés que les hommes peuvent avoir pour s’ajuster à Dieu. C’est ce qui se passe avec le prophète Jérémie (1ère lecture). Il est envoyé par Dieu pour appeler son peuple à la conversion. Mais il se trouve affronté à des gens qui ne veulent rien entendre. On le considère comme un véritable trouble-fête car il n’arrête pas d’annoncer des catastrophes imminentes. Nous le voyons rejeté de tous et criant son désespoir. Il voudrait échapper à Dieu. Mais celui-ci l’a séduit. Dans son cœur, c’est comme un feu qu’il ne peut contenir. Il ne peut se taire car la vérité de Dieu est plus forte que lui.
C’était il y a très longtemps ; aujourd’hui la situation n’a guère changé. Nous vivons dans un monde désireux de confort, de facilité et d’égoïsme. Beaucoup y souffrent de la violence, de l’intolérance et de l’exclusion. Aujourd’hui comme autrefois, le Seigneur ne cesse de nous envoyer des prophètes pour nous dire et nous redire : “Convertissez-vous, sinon vous courez à la catastrophe. Or ces appels ne sont pas pris au sérieux. Ils sont souvent tournés en dérision. Mais rien ni personne ne peut empêcher la progression de la Parole de Dieu. C’est à cette parole que nous devons nous ajuster chaque jour et non aux idées du monde. Comme Bernadette de Lourdes, nous ne sommes pas chargés “de faire croire mais de dire”.
Dans la seconde lecture, nous avons le témoignage de saint Paul. Après avoir été un persécuteur des chrétiens, il a changé de cap. Il s’est ajusté à Jésus Christ. Et aujourd’hui, il nous invite à faire de même : “Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu.” C’est en progressant dans l’amour que nous trouvons la vraie joie. Dieu est amour. Il ne sait pas être autre chose. Sa joie est d’aimer et de se donner avec une absolue générosité.
Dans l’Evangile, nous voyons Pierre qui a du mal à s’ajuster à Jésus. Dimanche dernier nous l’avons entendu faire une belle profession de foi. Il proclamait : “Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. Jésus le proclamait “heureux”. Il lui a alors fait comprendre qu’il n’avait pas découvert cette vérité tout seul mais grâce à son Père du ciel. Mais il sait que ses disciples sont loin d’avoir tout compris. C’est pour cette raison qu’il leur impose le silence.
Aujourd’hui, nous comprenons mieux pourquoi. Jésus vient d’annoncer sa Passion, sa mort sur la croix et sa résurrection. Pour Pierre, c’est impensable. Il s’attendait à un Messie qui allait triompher avec puissance sur tous les obstacles. Il voyait en lui celui qui allait libérer son peuple de ses péchés et de l’occupation Romaine. Jésus résiste violemment à cette mentalité comme il le fit lors de la tentation au désert. Comme Pierre, nous risquons nous aussi de nous égarer en nous faisant une fausse idée de Jésus. C’est pour cela qu’il nous faut lire et relire les Evangiles chaque jour.
En ce jour, nous entendons, de la part de Jésus, une mise au point très ferme : “Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive.” Il ne s’agit plus pour les disciples de tracer leur route selon leurs propres désirs mais de marcher derrière Jésus. C’est lui qui nous montre le chemin pour nous conduire vers la vraie vie. Son amour va jusqu’à livrer son corps et verser son sang pour nous et pour la multitude. Le chemin qu’il nous montre n’est pas un chemin de facilité mais de renoncement et de don de soi.
Etre disciple du Christ c’est donc prendre notre croix. A ce sujet, une mise au point s’impose. Devant une personne éprouvée, il arrive qu’on entende dire : “Que voulez-vous, chacun doit porter sa croix !” Il faut le dire et le redire : la croix ce n’est pas la maladie, ni le malheur, ni le chômage, ni la torture, même si c’est très lourd à porter et même si cela comporte des tourments physiques et moraux. Porter sa croix c’est accepter le risque de la fidélité, le risque d’être incompris, bafoué et mis à mort. C’est accepter de donner la priorité au service des autres. Nous sommes loin des perspectives du monde qui met le “moi” au premier plan, le service des autres au deuxième et le service de Dieu en dernier (quand il est considéré). Celui qui choisit les perspectives de ce monde peut obtenir des avantages matériels immédiats. Mais à quoi ça sert si nous devons y perdre notre véritable vie, celle qui conduit à Dieu ?
Voilà ces textes bibliques qui nous provoquent à nous ajuster à Dieu et à son projet. C’est une conversion de tous les jours qui se sera possible que dans la méditation de l’évangile et dans la prière. Si nous le voulons bien, le Christ sera toujours là pour nous guider sur le chemin de la vie et nous accompagner dans notre lutte contre la tentation. Avec lui, les forces du mal n’auront jamais le dernier mot. Il en a été victorieux et il veut nous associer tous à sa victoire.
En ce jour, nous te prions, Seigneur. Tu viens nous combler de ta vie et de ton amour. Garde-nous de faire obstacle à ta volonté. Affermis notre courage. En te suivant sur le chemin de la Croix, nous pourrons partager ta gloire pour les siècles des siècles. Amen
Sources : Revue Feu Nouveau – L’Intelligence des Ecritures (MN Thabut) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes – commentaires du missel communautaire (Père André Rebré) – dossiers personnels.
Bonjour Christianne ! On ne voit voit plus sur la toile. J’espère que vous allez bien. Unie dans la prière, j’espère vous voir bientôt. Bien fraternellement Marie Jeanne
Quelle belle surprise de vous lire à mon sujet, Marie-Jeanne ! Je vous en remercie de tout coeur. Je vais très bien et je ne vous oublierai pas dans mon chapelet, vous pouvez compter sur moi.
Merci,Père Jean, d’avoir précisé une fois pour toutes, ce que veut dire “porter sa croix”. Pour moi, cette expression prêtait à confusion. Ceci etant, je me convertis chaque matin pour m’ajuster au Seigneur, en récitant mon chapelet et durant toute la journée, je suis attentive à ce que “me dit” le Seigneur par l’intermédiaire de ma conscience.
Seigneur, dimanche sera ton jour et je ferai de mon mieux pour être
Et je ferai de mon mieux pour être une bonne servante.
Un petit mot un peu hors sujet : C’est icroyable le nombre de spams qui vont vers les indésirables. Parfois, je m’aperçois qu’il y en a plus d’une centaine. Ils ne cherchent qu’à nous proposer des choses dont nous n’avons pas besoin. C’est pour cela que vos commentaires sont en attente de modération. Je suis toujours très heureux de voir vos commentires et de les mettre n ligne. Merci à tous.
Je suis très heureuse d’avoir eu de vos nouvelles Christiane. Merci de prier pour moi; la prière est une force qui nous porte, c’est une respiration. C’est bon de savoir que des frères, des soeurs qui ne se connaissent pas, prient les uns pour les autres. Merci à vous, Jean pour votre initiative. Il y a des années que je lisais et imprimais souvent vos homélies, mais je ne m’étais jamais abonnée; ça m’oblige à prendre un peu plus de temps pour les lire et relire les textes. C’est enrichissant.
Merci.
Comme je comprends Jérémie, comme lui, nous nous heurtons à l’imcompréhension de notre entourage et même dans nos propres familles; les choses n’ont hélas pas changées. Je le vois même avec mes enfants et petits-enfants. J’ai un arrière-petit-fils de 9 mois; on a choisi les parrains, on a parlé de baptême, je me réjouissais, mais ma joie a été de courte durée, ils ont dit “baptême républicain”. J’en aurai pleuré. Oui, Seigneur, tu ma séduite, tu m’a ravie, ton amour est si fort, je ne peux pas me taire; malgré les petits sourires des amis qui en disent long, de leurs conversations futiles ; les derniers films, les potins…la légalisation de l’avortement…quelle pauvreté spirituelle.
Quand Paul nous exhorte par la tendresse de Dieu de lui offir notre personne et notre vie, il sait de quoi il parle, lui qui a viré de bord d’une façon radicale, il sait que ce n’est pas chose facile.
Pas facile non plus la décision que doit prendre Jésus pour se rendre à Jérusalemn pour se faire crucifier, Jésus vrai Dieu et vrai homme; on sait son angoisse à Géthsémani, mais il fallait qu’il aille offrir sa vie pour nous et porter sa Croix. On peut comprendre la réaction de Pièrre : Comment, Lui le Fils du Dieu vivant, le Libérateur, souffrir sa Passion ?
Porter sa croix, s’est vivre comme Jésus, suivre le chemin qu’il nous a tracé, assumer notre vie malgré le poids des ans, les soucis du quotidien, les coups durs de la vie…il y a des jours où on a envie de baisser les bras… le Seigneur a aussi connu la tentation, mais par sa Résurrection, il a vaincu la mort et nous a ouvert le chemin de la Vie.
C’est la foi qui nous fait tenir bon, qui nous pousse vers les autres et nous rend capables d’aimer Dieu et d’oser lui dire : Abba !
Comme Pierre, nous avons du mal à nous ajuster à Dieu quand surgissent les problèmes, quand nous ne comprenons pas pourquoi ça tombe toujours sur nous; alors que nous faisons de notre mieux pour qu’il y ait plus de justice, de partage, de compréhension. Alors, ce chemin que nous voulions suivre de tout notre coeur, devient, dur, pierreux, escarpé…
Et voilà que je tombe sur un passage du catéchisme de l’Eglise catholique qui me “regonfle” : “Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu” (Rm 8, 28). Le témoignage des saints ne cesse de confirmer cette vérité; ainsi, sainte Catherine de Sienne dit à “ceux qui se scandalisent et se révoltent de ce qui leur arrive” : “Tout procède de l’amour, tout est ordonné au salut de l’homme, Dieu ne fait rien que dans ce but”… Et Julienne de Norwich : “J’appris donc, par la grâce de Dieu, qu’il ne fallait m’en tenir qu’à la foi, et croire avec non moins de fermeté que toutes choses seront bonnes… Et tu verras que toutes choses seront bonnes.”
J’en ai fait l’expérience cet après-midi, alors que j’étais plongée dans mes soucis (vol de ma carte bancaire entre autre).
Un de mes neveu, 35 ans a été opéré lundi de la 7è vertèbre cervicale; le dique usé qui comprimait la moelle épinière et paralysait la main droite a été remplacée par une en titane. Rien de spécial à celà. Tout s’est bien passé. Par contre, depuis 14 ans il avait le bras gauche complètement paralysé et atrophié, il avait été déclaré inguérissable et inapte à tout travail par tous les experts.
Or, ce matin le téléphone sonne, machinalement, de son lit, il tend le bras gauche et il n’en revient pas; ce bras insensible retrouve toutes ses fonctions à la stupéfaction du chirurgien qui ne s’explique pas ce qui s’est passé; il est en pleine forme; tous sont sous le choc, certains pleurent… Incroyable. J’avais prié la Sainte Vierge pour que cette délicate intervention se passe bien; mais là…On reste sans voix.
merci pour tout
Je cherche un fleurissement pour cette Célébration. D’avance MERCI.
J’ai bien aimé le commentaire des Lectures. Marie